De récentes études ont montré que les microplastiques ne restent pas tous dans les stations d’épuration. Certains passent au travers du traitement des eaux usées et se retrouvent dans le milieu naturel. Les stations d’épuration auraient une efficacité comprise entre 85 % et 99% pour le traitement des microplastiques. Cette efficacité est à prendre avec précaution, car peuvent énormément varier en fonction de la modernité et des types de stations…
Quelle quantité de microplastique est filtrée par une station d’épuration ?
L’efficacité rapportée par une grande partie des études reste impressionnante certes, c’est super ! Cela veut dire que les stations font bien leur travail… Seulement si l’on résonne en termes de quantité en se référant au nombre de microplastiques, là c’est une autre histoire…
Selon une autre étude dont vous trouverez le lien en bas de l’article qui prend pour exemple une station d’épuration du Havre qui traite les eaux usées de 415 000 habitants :
Une autre étude publiée au Royaume-Uni en juillet 2018 intitulée Wastewater treatment plants as a source of microplastics in river catchments a étudié six bassins versants situés au nord de l’Angleterre. « Le fait que la quantité de microplastiques présente dans les eaux réceptrices était plus importante en aval de chacune des six stations d’épuration étudiées confirme que les effluents d’eaux usées traitées sont une source clé de microplastiques », concluent les auteurs. Un élément intéressant soulevé par cette étude est la variation des types de microplastiques retrouvés à l’amont et l’aval des stations d’épuration.
Seulement la problématique ne s’arrête pas là, en plus de cette « petite » quantité libérée dans les milieux naturels, un autre problème entre en jeu : les boues d’épuration.
Quel sort attend les microplastiques piégés dans les stations ?
Les résidus de traitement des eaux usées sont appelés boues de stations d’épuration. Cette partie peut être revalorisée après avoir subi un traitement biologique. Mais voilà, aucun traitement pour les microplastiques qui restent dans ces boues ! Celles-ci vont être utilisées à 75 % comme fertilisant pour les terres agricoles.
Et l’inévitable se produit… Une partie des particules est entrainée dans les cours d’eau lors de fortes pluies. C’est comme cela qu’on obtient un cycle sans fin…
Quels types de microplastiques rejetons-nous dans les stations d’épuration ?
La majorité de microplastiques retrouvée dans les stations d’épuration est composée de fibres provenant des lavages en machines et des microbilles provenant des cosmétiques. La perte de masse d’un textile synthétique au long de son cycle de vie est de 2 %. Cette proportion ramenée à un dressing, cela commence à peser sur la balance…
La figure ci-dessus détaille les pourcentages de représentation des différents types de microplastique sur 6 sites différents avec un prélèvement en amont (US) de différentes stations d’épuration et en aval (DS).
Pour conclure, si les stations d’épuration retiennent une grande quantité de MPs, la charge entrante est telle que certains procédés ne sont pas assez perfectionnés pour traiter 100% des MPs. Il est donc important de se questionner sur notre consommation et de mettre en place des solutions pour réduire à la source cette pollution.
La Pagaie Sauvage travaille ardemment afin de connaitre l’impacte des stations d’épuration. Vous aussi, n’hésitez pas à prendre part à cette mission collective en réalisant des prélèvements : http://lapagaiesauvage.org/faire-prelevement/
Bibliographie