Bassin versant des Vallées de la Veyre et du Charlet
En 2019, le Syndicat Mixte des Vallées de la Veyre et de l’Auzon (SMVVA) entreprend une étude pluriannuelle de suivi de la pollution microplastique, sur une période de quatre ans et au moyen de quatre campagnes distinctes. Ce premier diagnostic englobe les étapes suivantes :
- La formation préalable d’agents au protocole de prélèvement, ainsi qu’aux outils de sciences citoyennes mis à disposition des structures locales souhaitant être impliquées dans ce premier diagnostic ;
- La réalisation de campagnes de prélèvements, permettant l’acheminement et la collecte de 30 prélèvements ;
- L’analyse microplastique effectuée en laboratoire par le personnel de l’association La Pagaie Sauvage et de l’IPREM ;
- L’analyse spectrométrique réalisée sur 5 échantillons :
- La rédaction du rapport d’analyse, incluant les tableaux de données et les cartes, en collaboration avec l’ensemble des partenaires.
OBJECTIFS
En réponse à l’observation de nombreux déchets plastiques présents sur le territoire SMVVA, la réalisation d’un suivi microplastique des principaux cours d’eau environ est envisagé dès 2019. L’établissement s’engage en 2019 auprès de La Pagaie Sauvage pour mener à bien cette prospection qui permettra de :
- Mieux connaître les potentiels cours d’eau des différentes vallées comme sources d’émission de microplastiques ;
- Proposer des leviers d’actions afin de palier aux rejets microplastique continentaux si nécessaire.
5 cours d'eau passés au crible :
- 30 prélèvements réalisés et analysés entre 2020 et 2023
- 11 points de prélèvement
- 5 cours d’eau étudiés : 12 prélèvements ont été réalisés sur le Charlet, 8 sur la Veyre (+1 sur le Lac d’Aydat), 4 sur l’Auzon, 2 sur le ruisseau des Assats, et 2 sur le ruisseau du Pignols
Résultats
[Résumé]
La présence de microplastiques dans l’eau constitue une problématique avérée. Le Syndicat Mixte des Vallées de la Veyre et de l’Auzon (SMVVA) a souhaité réaliser une première action de recherche de la présence de microplastiques dans les cours d’eau de son territoire, en partenariat avec La Pagaie Sauvage, réseau de partage de connaissances autour des microplastiques en eaux douces qui a développé un laboratoire citoyen sur cette thématique (outil de sciences participatives).
Ainsi, le SMVVA entreprend, dans le cadre du Contrat territorial des 5 Rivières, un suivi microplastique sur deux ans, au moyen de deux campagnes en 2020 et 2021, sur deux bassins versants tests : le Charlet et la Veyre. Ce premier suivi a permis d’identifier 859 fragments (hors fibres) de résidus microplastiques, présents sous différentes formes et couleurs. Des résidus ont été trouvés dans tous les prélèvements, avec des concentrations semblant élevées. Une étude complémentaire pour confirmer ou infirmer ces résultats préliminaires était nécessaire. En parallèle, des recherches sur les typologies de microplastiques pour mieux comprendre l’origine de cette pollution semblait essentielle.
Le suivi a donc été poursuivi en 2022 et 2023, avec la réalisation de deux nouvelles campagnes. Il a été étendu aux trois autres bassins versants du Contrat territorial des 5 rivières : Les Assats, l’Auzon, et le Pignols. L’action a également comporté deux animations « Grand public » réalisées en 2023 pour sensibiliser le public aux enjeux liés aux microplastiques et faire connaître les résultats de ce suivi sur le territoire du Contrat territorial des 5 Rivières.
[Extrait]
Les concentrations médianes sont comprises entre 0,06 et 10,61 MPs/m3, indiquant une présence potentiellement élevée de cette pollution, comparativement à d’autres cours d’eau français ou européen (Tableau 3). Les cours d’eau les plus affectés sont le Charlet et L’Auzon, avec des concentrations médianes de 10,61 MPs/m3 et 6,88 MPs/m3 respectivement. Les ruisseaux des Assats, de Pignols et le Lac d’Aydat n’ont été surveillés que partiellement, les données issues de ces cours trop peu étayées pour établir avec certitude leur affection par un pollution microplastiques. La vallée de la Veyre semble moins affectée par cette pollution, ne dépassant pas les 4,68 MPs/m3 et affichant à deux reprises des concentrations minimales. Cette dernière, en effet observée sur le bassin versant de cette vallée, au niveau de la station « Aydat Aval » n’atteint pas plus de 0,02 mps/m3 au printemps 2021 et à l’automne 2022. En raison d’un courant de surface très faible observé sur le lac d’Aydat, la sédimentation des particules de plastique, et certainement leur accumulation vers le fond du lac, qui capte alors celles-ci, est probablement la cause de ces faibles concentrations plus en aval. Par ailleurs, les concentrations médianes en MP sur l’Auzon sont plus élevées que les autres cours d’eau, et ce, sur deux années consécutives. D’après les données, la concentration en microplastiques sur l’Auzon en aval de la station d’épuration était presque deux fois plus élevée que celle située en amont. Le débit était lui aussi plus important. Selon les relevés météorologiques de Clermont-Ferrand en cette période, et les notes effectuées par les préleveurs, les échantillons ont été collectés pendant une période de forte pluie provoquant une montée des eaux.