Une descente intégrale de la Garonne en canoë !
Objectifs
· faire une étude complète sur la présence de microplastiques à l’échelle d’un fleuve,
· améliorer la compréhension de la distribution de cette pollution,
· attirer l’attention sur la pollution des microplastiques par l’organisation de débats et de conférences,
· redécouvrir nos rivières et leurs écosystèmes en rappelant qu’il est encore possible de partir à l’aventure en France !
Le projet NERRI
NERRI, mère des flots pour les inuits, est une expédition scientifique citoyenne qui a débuté le 5 mai dernier. Elle a permis de rallier la source de la Garonne à la ville de Bordeaux 12 jours plus tard.
Sur un même fleuve, c’est la première étude de répartition microplastique réalisée : 120 pélèvements prevus, 112 effectifs et plus de deux mois mois d’analyses actuellement en cours.
Cette expédition citoyenne est aussi une occasion d’échanger sur l’importance de prendre en compte les microplastiques dans nos rivières avec tous les usagers rencontrés, notamment les bénévoles de l’association Champ d’action venus réaliser une collecte de déchets sur les berges lors d’une action conjointe le samedi 12 mai 2018.
L’organisation de la descente a été conçue de façon écologique et responsable. Tous les repas, bio et sans emballage ont tous été confectionnés en amont puis stockés dans des tissus « maisons » imprégnés de cire d’abeille les rendant imperméables : les beeswraps. Ces repas ont aussi le mérite d’être plus « goûtus » et vivants que du lyophilisé !
Une première observation de terrain a pu être relatée à ce jour à propos de la présence en microplastiques : dès que des activités humaines sont présentes (habitations, villes, industries…), les plastiques suivent. Les premiers débris plastiques ont été trouvés côté espagnol, là où la Garonne semble encore saine. Tout au long de la descente des déchets plastiques ont pu être observés sur les berges, mention spéciale pour les échantillons effectués juste après la ville de Toulouse, au milieu de berges remplies de granules de plastiques…
Les résultats complets des analyses qui ont commencé le 28 juin dernier à nos côtés parlent déjà d’eaux mêmes. Pour l’instant 32%des échantillons sur les 120 réalisés ont pu être analysé :
- 272 microplastiques retrouvés, PE majoritaire donc lien fort objets et emballages variés.
- Pas de fibres ni de microbilles, mais pas parce que qu’il n’y en a pas pas (résolution trop faible)
- Présence du cellophane et polystyrène importante : lien avec les emballages éphémères
Et pourquoi la Garonne ?
• Il s’agit de l’un de 5 grands fleuves français. La Garonne s’écoule sur 647 km avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Elle prend sa source au pied du pic Aneto, point culminant des Pyrénées, sous la forme d’une résurgence. Elle traverse par la suite la ville de Toulouse, les plaines agricoles et finit sa course au niveau de Bordeaux dans l’estuaire de la Gironde..
• La Garonne, c’est aussi 76 millions de m3 prélevés annuellement directement dans la Garonne pour alimenter 1 million de personnes pour la consommation d’eau potable. La santé des consommateurs y est donc étroitement liée. Mais c’est également 430 millions de m3 prélevés annuellement pour l’industrie et l’agriculture !
• On y distingue plusieurs zones représentatives de différentes pressions humaines qui nous permettront de mieux comprendre la provenance des microplastiques. La Garonne Pyrénéenne, une rivière torrentielle très sauvage qui laisse place à la Garonne dite de Piémont qui s’élargit avec de nombreux aménagements hydroélectriques et d’élevages ovins et bovins à proximité. La moyenne Garonne, secteur où ont lieu les plus grandes inondations sous l’influence du Tarn est utilisée pour l’agriculture céréalière. Par la suite, la Garonne maritime, sous l’influence de la marée, connue pour ses vins.
On vous raconte :